Le sirop d'érable, un superaliment?
Le sirop d’érable du Québec renfermerait le potentiel d’un superaliment, grâce à certaines molécules ayant des propriétés anti-inflammatoires et anticancer.
C’est ce qu’ont affirmé des chercheurs de l’Université du Rhode Island, dans le cadre du congrès annuel de l'American Chemical Society (ACS)1-2 tenu récemment à Anaheim, en Californie.
Ainsi, à partir d’un échantillon de 20 litres de sirop d’érable du Québec, les chercheurs ont identifié une vingtaine de nouveaux composés actifs, issus majoritairement de la famille des polyphénols.
L’une de ces nouvelles molécules a même été baptisée du nom de « Quebecol », en l'honneur de la provenance du sirop duquel elle est issue2.
Ces nouvelles molécules découvertes dans le sirop d’érable seraient plus « actives » que celles qu’on retrouve dans le bleuet, selon les chercheurs. Par contre, leur concentration serait jusqu’à 100 fois moindre.
Ainsi, la seule consommation du sirop d’érable ne permettrait pas de tirer un bienfait quelconque de ces nouveaux composés sur la santé. Le sirop d’érable ne constitue donc pas un superaliment en soi, mais ses extraits pourraient le devenir.
On estime que cette découverte permettrait de créer des aliments fonctionnels, ou même des médicaments destinés aux personnes diabétiques ou aux personnes atteintes d’un cancer colorectal.
Un sucre mieux toléré des diabétiques?
Yves Desjardins
Selon Yves Desjardins, professeur de phytologie à l’Université Laval, l’index glycémique du sirop d’érable serait semblable à celui d’autres sirops (maïs, agave, Okinawa). « Mais chez des personnes diabétiques, on peut penser que le sirop d’érable est mieux toléré en raison de l’acide abscissique qu’il contient en grande quantité », suggère celui qui est aussi chercheur à l’Institut des nutraceutiques et aliments fonctionnels (INAF) de la même université.
C’est Yves Desjardins qui a découvert la présence de cet acide dans le sirop d’érable. Issu de la même famille que les caroténoïdes, on le retrouve aussi dans plusieurs fruits et différentes graines (lin, moutarde) et légumineuses (soya).
« L’acide abscissique contribuerait à libérer l’insuline dans le pancréas, à permettre l’entrée du glucose dans les muscles et à ainsi abaisser taux de sucre sanguin », poursuit-il.
Selon lui, la concentration de l’acide abcsissique dans le sirop d’érable est telle que l’équivalent de 3 c. à thé (60 ml) pourrait suffire pour permettre aux personnes résistantes à l’insuline de mieux tolérer le sirop d’érable, qui est pourtant constitué à 95 % de sucrose.
« C’est ce qui expliquerait pourquoi la glycémie d’une personne est plus stable quand elle consomme le sirop d’érable plutôt qu’un autre sucre », explique M. Desjardins.
Martin LaSalle – PasseportSanté.net
1. Le congrès annuel de l’ACS a eu lieu du 27 au 31 mars 2011. Pour en savoir plus : http://portal.acs.org [consulté le 6 avril 2011].
2. Li L, Seeram NP, Quebecol, a novel phenolic compound isolated from Canadian maple syrup, Journal of Functional Foods, juin 2011. doi:10.1016/j.jff.2011.02.004. Cette étude a été financée par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec, Agriculture et Agroalimentaire Canada, ainsi que par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
2. Li L, Seeram NP, Quebecol, a novel phenolic compound isolated from Canadian maple syrup, Journal of Functional Foods, juin 2011. doi:10.1016/j.jff.2011.02.004. Cette étude a été financée par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec, Agriculture et Agroalimentaire Canada, ainsi que par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
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