18 mars 2010 – Maigrir et bouger serait plus efficace que certains médicaments pour réduire le risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les personnes à haut risque d’être atteintes de diabète de type 2.
En fait, 2 médicaments prescrits pour contrôler le diabète – le Diovan et le Starlix – se sont avérés moins efficaces à cet égard que l’adhésion à un programme de saines habitudes de vie. Ce programme consistait à réduire son poids de 5 %, à manger moins de gras saturés et à bouger au moins 150 minutes par semaine à un rythme modéré.
C’est ce que concluent les auteurs de 2 études complémentaires menées dans 40 pays1-2 auprès de 9 300 personnes souffrant d’intolérance au glucose. Certaines personnes (24 %) étaient déjà atteintes d’une maladie cardiovasculaire, les autres étaient à haut risque de le devenir3.
Pendant 5 ans, une moitié des participants devaient prendre l’un ou l’autre des médicaments fabriqués par Novartis Pharma – qui finançait l’étude. Les autres prenaient un placebo.
Des chiffres décevants
Régulièrement prescrit pour réduire la pression chez les diabétiques, le Diovan a diminué de 14 % le risque relatif d’être atteint du diabète. Concrètement, cela signifie qu’il faudrait donner cet antihypertenseur à 1 000 personnes pendant 5 ans pour éviter un seul cas de diabète.
« Ce résultat fait du Valsartan (famille à laquelle appartient le Diovan) le plus faible des médicaments étudiés jusqu’ici [pour prévenir le diabète] », écrit d’ailleurs le Dr David M. Nathan, spécialiste américain du diabète, dans un éditorial publié dans le New England Journal of Medicine4.
En effet, les autres hypertenseurs destinés aux diabétiques réduisent le risque de 25 % à 30 %, selon les essais cliniques cités dans l’étude.
Par ailleurs, le Starlix est un hypoglycémiant de la famille du natéglinide, destiné à contrôler l’équilibre du glucose sanguin. Il serait peu prescrit au Québec, selon le pharmacien Jean-Yves Dionne.
Or, à la grande surprise des auteurs de l’étude, le Starlix n’a pas fait mieux que le placebo pour réduire le risque de devenir diabétique. Pire, il a même augmenté légèrement le risque de devenir hypoglycémique. Par ailleurs, il n’a pas permis de diminuer le nombre de cas d’infarctus ou d’AVC chez les participants.
La clé : un mode de vie plus sain
Comparativement à un programme de saines habitudes de vie tel que décrit plus haut, le Diovan et le Starlix ont fait piètre figure.
Citant une étude américaine5, le Dr Nathan a rappelé qu’une intervention axée sur de saines habitudes de vie abaisse de 58 % le risque de devenir diabétique, après 3 ans d’adhésion au programme.
« Après 10 ans, le risque est toujours 34 % moins élevé chez ceux qui ont modifié leur mode de vie, comparativement à ceux qui ne l’ont pas fait », écrit-il.
C’est pourquoi il insiste sur l’importance de privilégier la réduction du poids et l’augmentation de l’activité physique aux médicaments, chez les personnes à risque de diabète.
Diabète: les facteurs de risque
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Martin LaSalle – PasseportSanté.net
1. The NAVIGATOR Study Group, Effect of Nateglinide on the Incidence of Diabetes and Cardiovascular Events, New England Journal of Medicine, publié en ligne le 14 mars 2010, 10.1056/NEJMoa1001122.
2. The NAVIGATOR Study Group, Effect of Valsartan on the Incidence of Diabetes and Cardiovascular Events, New England Journal of Medicine, publié en ligne le 14 mars, 2010 10.1056/NEJMoa1001121
3. Ces études font partie d’une recherche globale intitulée NAVIGATOR (Nateglinide and Valsartan in Impaired Glucose Tolerance Outcome Research).
4. Nathan DM, Navigating the Choices for Diabetes Prevention, New England Journal of Medicine, publié en ligne le 14 mars 2010, 10.1056/NEJMe1002322.
5. L’Étude se nomme « The Diabetic Prevention Program » ou DPP. À ce sujet, voir aussi notre nouvelle Prévenir le diabète : maigrir d’abord, publiée le 23 octobre 2009.
2. The NAVIGATOR Study Group, Effect of Valsartan on the Incidence of Diabetes and Cardiovascular Events, New England Journal of Medicine, publié en ligne le 14 mars, 2010 10.1056/NEJMoa1001121
3. Ces études font partie d’une recherche globale intitulée NAVIGATOR (Nateglinide and Valsartan in Impaired Glucose Tolerance Outcome Research).
4. Nathan DM, Navigating the Choices for Diabetes Prevention, New England Journal of Medicine, publié en ligne le 14 mars 2010, 10.1056/NEJMe1002322.
5. L’Étude se nomme « The Diabetic Prevention Program » ou DPP. À ce sujet, voir aussi notre nouvelle Prévenir le diabète : maigrir d’abord, publiée le 23 octobre 2009.
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1 comment:
OULA OULA attention aux betises!! bien préciser cela est valable pour les diabètiques de types 2. Pour les DID c'est complétement innaproprié, seule l'insuline à une action valable. Merci de ne pas raconter n'importequoi !
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