12 mars 2010 – Perdre du poids est un combat perpétuel et complexe pour des millions de femmes et d’hommes. Trois experts étaient réunis récemment, dans le cadre d’un symposium1 sur l’appétit et la satiété, pour remettre les pendules à l’heure et partager avec plus de 250 diététistes les dernières percées scientifiques à ce sujet.
Motivation
Catherine Bégin, professeure de psychologie à l’Université Laval et spécialiste des troubles des conduites alimentaires, a lancé la discussion. Selon elle, on sous-estime trop souvent le rôle que joue la motivation dans la perte de poids. « Certaines sources de motivation sont externes, a-t-elle expliqué. Par exemple : je veux perdre du poids parce que mon médecin me l’a conseillé. D’autres sont intrinsèques à l’individu : je veux être en bonne santé. »
Parallèlement, certaines motivations sont axées sur les résultats : je veux peser 55 kilos. D’autres sont axées sur le processus : j’ai envie d’améliorer ma relation à la nourriture.
Sommeil et calcium
D’abord, le sommeil. Des études récentes ont montré que ceux qui dorment peu sont à risque de surpoids. En effet, le manque de sommeil abaisserait la production de leptine, une hormone qui réduit la prise alimentaire. À l’inverse, ne pas dormir beaucoup augmente la production de ghréline et de cortisol, des hormones qui stimulent l’appétit.
Deuxième facteur physiologique associé à l’appétit : la prise de calcium. Une enquête réalisée auprès de volontaires de la région de Québec a montré que les personnes qui en absorbaient moins de 600 mg par jour accusaient un pourcentage de graisse plus élevé que ceux qui absorbaient ce minéral en quantité suffisante.
Enfin, Angelo Tremblay a discuté de l’effet du travail intellectuel sur la prise alimentaire. « Se creuser les méninges creuse l’appétit », a-t-il expliqué. Des études cliniques menées dans son laboratoire ont montré que des étudiantes à qui on avait demandé de résumer un texte mangeaient davantage lorsqu’on leur offrait par la suite un buffet à volonté, par rapport à des étudiantes d’un groupe témoin qui étaient restées au repos.
Texture des aliments
L’odeur, la température et la texture des aliments exercent toutes une influence sur l’appétit. Des aliments pris sous forme liquide, une soupe de légumes par exemple, procureront moins de satiété que si on les mange sous forme solide.
La diversité a également un effet. Quand les aliments sont offerts en grand nombre, on risque de vouloir goûter à tout et d’ingérer davantage de calories.
Enfin, Myriam Géhami a souligné que la présence d’autres convives à table incite souvent les individus à manger davantage. Idem pour ceux qui avalent leur repas devant la télévision. « On est distrait, alors on écoute moins les signaux envoyés par notre corps. »
Dominique Forget – PasseportSanté.net
1. Le symposium, qui s’intitulait Nouvelles perspectives sur les facteurs psychologiques et environnementaux qui influencent l’appétit et la satiété, a eu lieu le 10 mars au Centre Mont-Royal, à Montréal.
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