Paru le 25 mars 2010
Par Lise Bergeron
Le sirop de maïs à haute teneur en fructose, largement utilisé dans l’industrie alimentaire, est-il plus «engraissant» que le sucre ordinaire? Oui, répond une étude de l’Université de Princeton aux États-Unis.
Photo : iStockphoto
Au fil des ans, le sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS pourhigh-fructose corn syrup) a remplacé le sucre ordinaire dans une multitude de produits: boissons gazeuses, céréales, confitures, bonbons, punch aux fruits, etc. Si bien, qu’il occupe maintenant 40 % du marché des édulcorants aux États-Unis.
La raison: il constitue un sous-produit du maïs bon marché et facilement accessible, notamment chez nos voisins du Sud où le maïs est cultivé abondamment pour nourrir le bétail.
Plusieurs études se sont penchées sur le lien potentiel entre le HFCS et l’épidémie d’obésité qui frappe les Américains. Jusqu’à maintenant, les résultats sont contradictoires. Or, l’étudede l’Université de Princeton, publiée dans le Pharmacology, Biochemestry and Behavior Journal,affirme que le HFCS favorise le gain de poids, l’accumulation de gras abdominal et l’augmentation du taux de triglycérides dans le sang.
Le premier volet de l’étude montre que les rats qui ont reçu de l’eau sucrée au HFCS pendant huit semaines ont engraissé davantage que ceux qui buvaient de l’eau édulcorée avec du sucre de canne.
Le second volet, qui a duré sept mois, portait sur des rats dont la nourriture était accompagnée, d’une part, de HFCS, et d’autre part, de sucre traditionnel.
Conclusion: transposés aux humains, ces résultats indiquent qu’une consommation excessive de sirop de maïs à haute teneur en fructose contribuerait à l’incidence d’obésité.
Des failles?
La recherche ne fait pas l’unanimité. Pour Marion Nestle, professeure de nutrition à l’Université de New York, elle comporte des failles importantes: «Les chercheurs disent que les deux groupes de rats ont consommé le même nombre de calories, mais ils ne le dévoilent pas. De plus, les écarts de poids sont si faibles [dans le second volet de l’étude], qu’ils ne sont pas significatifs», écrit-elle sur son blogue Food Politics.
D’autres observateurs soulignent que l’échantillon de rats était trop limité et que, étonnamment, ceux qui avaient libre accès au HFCS pendant 24 heures ont pris moins de poids que ceux qui y avaient accès pendant 12 heures. «Ces résultats sont inconsistants», note Marion Nestle, sceptique.
Même constat du côté de la Corn Refiners Association, qui qualifie l’étude d’«exagérée» arguant qu’on ne peut transposer aux humains les données obtenues sur des rats.
Au coeur du problème: y a-t-il ou non une différence entre les types de sucres? Plusieurs personnes estiment que comme le HFCS et le sucre sont constitués, à parts quasi égales, de fructose et de glucose, ils seraient métabolisés de la même manière dans l’organisme.
D’autres, au contraire, soutiennent que le taux de fructose plus élevé et la structure moléculaire du HFCS fait toute la différence, notamment en perturbant la production d’insuline par le pancréas et en modifiant le signal de satiété.
Quoi qu’il en soit, aux dernières nouvelles, plusieurs fabricants s’apprêteraient à bannir de leurs produits le sirop de maïs à haute teneur en fructose à cause de sa mauvaise presse auprès de la population.
La raison: il constitue un sous-produit du maïs bon marché et facilement accessible, notamment chez nos voisins du Sud où le maïs est cultivé abondamment pour nourrir le bétail.
Plusieurs études se sont penchées sur le lien potentiel entre le HFCS et l’épidémie d’obésité qui frappe les Américains. Jusqu’à maintenant, les résultats sont contradictoires. Or, l’étudede l’Université de Princeton, publiée dans le Pharmacology, Biochemestry and Behavior Journal,affirme que le HFCS favorise le gain de poids, l’accumulation de gras abdominal et l’augmentation du taux de triglycérides dans le sang.
Le premier volet de l’étude montre que les rats qui ont reçu de l’eau sucrée au HFCS pendant huit semaines ont engraissé davantage que ceux qui buvaient de l’eau édulcorée avec du sucre de canne.
Le second volet, qui a duré sept mois, portait sur des rats dont la nourriture était accompagnée, d’une part, de HFCS, et d’autre part, de sucre traditionnel.
Conclusion: transposés aux humains, ces résultats indiquent qu’une consommation excessive de sirop de maïs à haute teneur en fructose contribuerait à l’incidence d’obésité.
Des failles?
La recherche ne fait pas l’unanimité. Pour Marion Nestle, professeure de nutrition à l’Université de New York, elle comporte des failles importantes: «Les chercheurs disent que les deux groupes de rats ont consommé le même nombre de calories, mais ils ne le dévoilent pas. De plus, les écarts de poids sont si faibles [dans le second volet de l’étude], qu’ils ne sont pas significatifs», écrit-elle sur son blogue Food Politics.
D’autres observateurs soulignent que l’échantillon de rats était trop limité et que, étonnamment, ceux qui avaient libre accès au HFCS pendant 24 heures ont pris moins de poids que ceux qui y avaient accès pendant 12 heures. «Ces résultats sont inconsistants», note Marion Nestle, sceptique.
Même constat du côté de la Corn Refiners Association, qui qualifie l’étude d’«exagérée» arguant qu’on ne peut transposer aux humains les données obtenues sur des rats.
Au coeur du problème: y a-t-il ou non une différence entre les types de sucres? Plusieurs personnes estiment que comme le HFCS et le sucre sont constitués, à parts quasi égales, de fructose et de glucose, ils seraient métabolisés de la même manière dans l’organisme.
D’autres, au contraire, soutiennent que le taux de fructose plus élevé et la structure moléculaire du HFCS fait toute la différence, notamment en perturbant la production d’insuline par le pancréas et en modifiant le signal de satiété.
Quoi qu’il en soit, aux dernières nouvelles, plusieurs fabricants s’apprêteraient à bannir de leurs produits le sirop de maïs à haute teneur en fructose à cause de sa mauvaise presse auprès de la population.
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