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Discipline-Will-Perseverance.

E. do REGO

Monday, March 2, 2009

Nutrition et cancers : le point sur une relation controversée


Cancer et alimentation : où sont les risques ?
Voir aussi : Bien manger, le réflexe santé
Les aliments qui vous protègent
Quand le danger est dans l'assiette !


L'Institut national du cancer a récemment fait le point sur les liens entre l'alimentation et les cancers. Rôle de l'alcool, de la viande, du sel... La brochure remise aux professionnels a suscité bien des polémiques. Petit décryptage.

Depuis près de 40 ans, de nombreuses études ont cherché à préciser le rôle de certains facteurs nutritionnels susceptibles de favoriser ou au contraire de prévenir la survenue des cancers.

Facteurs augmentant le risque de cancer

Alimentation et cancerLa consommation de boissons alcoolisées est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers (cancer de la bouche, cancer du pharynx et cancer du larynx, cancer de l'oesophage, cancer du côlon-rectum, cancer du sein et cancer du foie, de 9 à 168 % par verre consommé par jour, selon les localisations1. La brochure de l'Inca précise que "ce risque augmente avec la quantité globale d'alcool absorbée et est significatif dès une consommation moyenne d'un verre par jour"1. Cependant, le verre de vin quotidien a des vertus démontrées contre les maladies cardiovasculaires, ce qui justifiait jusqu'à présent de pouvoir consommer un verre par jour si vous êtes une femme et deux verres si vous êtes un homme, selon les recommandations du rapport WCRF/AICR publié fin 20072. Cette brochure de l'Inca instaure donc un doute, très contesté par les défenseurs du vin, sur les bénéfices de la consommation modérée d'alcool. Un doute qui devra être levé par des études spécifiques actuellement manquantes sur l'impact cancéreux d'une telle consommation.

Les viandes rouges et charcuteries : Selon l'Inca1, le risque de cancer colorectal augmente de 29 % par portion par 100 g de viandes rouges consommées par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries consommées par jour. Or l'Inca précise qu'"un quart de la population en France consomme au moins 500 g de viandes rouges par semaine et plus d'un quart de la population au moins 50 g de charcuteries par jour". N'en déduisez cependant surtout pas qu'il ne faut plus du tout consommer de viande rouge ! Le WCRF recommande ainsi de limiter la consommation de viandes rouges à moins de 500 g par semaine, soit moins de 70 g par jour. Pour compléter les apports en protéines, vous pouvez alterner avec des viandes blanches, du poisson, des oeufs et des légumineuses (pois cassés, haricots secs...). Il faut aussi limiter la consommation de charcuteries, en particulier celles qui sont très grasses et/ou très salées et, de façon générale, réduire la taille des portions et la fréquence des consommations.

Sel et aliments salés : leur consommation augmente de manière probable les risques de cancer de l'estomac1. En France, deux tiers des hommes et un quart des femmes ont des apports en sel supérieurs à 8 g par jour. En pratique, il faut limiter la consommation de sel en réduisant la consommation d'aliments transformés salés (charcuteries, fromages, soupes et bouillons, plats composés...) et l'ajout de sel pendant la cuisson, de façon à ne pas dépasser 6 g par jour.

Compléments alimentaires à base de bêta-carotène : chez les sujets exposés à des cancérogènes - tels que les fumeurs ou ceux exposés à l'amiante - la consommation au long cours de ces compléments à de fortes doses (20 à 30 mg par jour) augmente significativement le risque de cancer du poumon1. En outre, la supplémentation en bêta-carotène est associée à un risque plus élevé de mortalité, toutes causes confondues1. Les apports journaliers recommandés en bêta-carotène sont de 2,1 mg et doivent être fournis par l'alimentation. On trouve le bêta-carotène dans les carottes, le chou-vert, les épinards, les abricots... Il ne faut donc pas consommer de compléments alimentaires à base de bêta-carotène. D'ailleurs, sauf cas particuliers de déficiences et sous le contrôle d'un médecin, la consommation de compléments alimentaires n'est pas recommandée : les besoins nutritionnels sont couverts par une alimentation équilibrée et diversifiée.

Ajoutons à cette liste le surpoids et l'obésité. L'accroissement de la corpulence est en effet associé à une augmentation du risque de plusieurs cancers : oesophage, cancer de l'endomètre, cancer du rein, côlon-rectum, cancer du pancréas, cancer du sein (après la ménopause) et vésicule biliaire1.

Facteurs réduisant le risque de cancer

La consommation de fruits et légumesest associée à une réduction du risque de plusieurs cancers : bouche, pharynx, estomac et poumon (dans le cas des fruits seulement) 1. En outre, les fruits et surtout les légumes contribuent à la réduction du risque de prise de poids, de surpoids et d'obésité. Par ces effets, ils pourraient exercer un effet protecteur indirect vis-à-vis d'autres cancers. Les recommandations ? Consommer chaque jour au moins 5 fruits et légumes variés, frais, en conserve ou surgelés, crus ou cuits, pour atteindre au minimum 400 g par jour. On entend par légumes les légumes non féculents (pommes de terre...) et les légumes fruits (tels que tomates et concombres). Il faut aussi consommer chaque jour d'autres aliments contenant des fibres tels que les aliments céréaliers peu transformés (pain complet, flocons d'avoine) et les légumes secs.

L'allaitement est associé, chez la mère, à une diminution du risque de cancer du sein, avant et après la ménopause. De plus, chez les enfants qui ont été allaités, le risque de surpoids et d'obésité est diminué. Il est donc recommandé aux femmes d'allaiter, si possible de façon exclusive, leur enfant jusqu'à l'âge de 6 mois1.

En dehors de l'alimentation, l'activité physique s'associe à une diminution des risques de cancer du côlon (-18 à 29 %), de cancer du sein (après la ménopause) et de cancer de l'endomètre1. Il est donc recommandé pour les adultes de pratiquer au moins 5 jours par semaine 30 minutes minimum d'activité physique d'intensité modérée (marche rapide...) ou de pratiquer 3 jours par semaine 20 minutes d'activité physique d'intensité élevée (jogging...).

Stop aux idées reçues !

Les questions souvent basées sur des idées non fondées sont nombreuses1 :

Le lait et les produits laitiers augmentent-ils le risque de cancer ? Non chez les femmes/oui et non chez les hommes. Chez l'homme et chez la femme, la consommation de lait et de produits laitiers est associée à une diminution du risque du cancer du côlon/rectum. Cependant, chez l'homme, une consommation importante de lait et de produits laitiers, pouvant contribuer à des apports élevés en calcium, peut être indirectement associée à une augmentation du risque de cancer de la prostate.

Certains modes de cuisson augmentent-ils le risque de cancer ? Non, dans les conditions correctes d'utilisation. A ce jour, aucune étude n'indique une augmentation du risque de cancers liée à la consommation d'aliments préparés au four à micro-ondes. Pour d'autres modes de cuisson, des données épidémiologiques limitées suggèrent une association entre consommation de viandes et poissons grillés ou cuits au barbecue et le risque de cancer de l'estomac. Cette association pourrait s'expliquer par des modes de cuisson mal contrôlés (température et/ou durée excessive, contact direct avec la flamme).

Les additifs sont-ils responsables de cancers ? Non, dans les conditions d'utilisation spécifiées pour les différentes catégories d'aliments. Les additifs font l'objet d'une réglementation stricte ainsi qu'une surveillance régulière afin de détecter d'éventuels effets indésirables dus à leur consommation. En Europe, seuls les additifs qui figurent sur une liste positive sont autorisés. Aux doses utilisées dans l'alimentation, ils ne présentent pas de risque vis-à-vis du cancer.

Le café peut-il donner des cancers ? Non. L'effet de la consommation de café sur les risques de cancers a été examiné dans de nombreuses études, en particulier pour le cancer du pancréas. Dans le cadre du rapport WCRF/AICR 2007, la relation entre consommation de café et risques de cancers du pancréas et du rein a été évaluée. L'effet de la consommation de café sur le risque de ces deux cancers est considéré comme peu probable.

Existe-t-il des aliments "anticancer" ? Le terme "anticancer" est un raccourci abusif et trompeur. Aucun aliment particulier ne peut à lui seul s'opposer au développement du cancer. Se focaliser sur un aliment donné peut conduire à des troubles digestifs voire des effets toxiques en cas de consommation excessive, fait perdre de vue l'importance d'une alimentation diversifiée et équilibrée, ne permet pas de tirer bénéfice des synergies possibles entre les composants des fruits et légumes et conduit enfin à une alimentation plus monotone qui restreint la composante plaisir de l'alimentation.

Vous connaissez mieux à présent les repères à atteindre. Modération et diversification doivent être les maîtres-mots de votre alimentation. Le but n'est pas de se priver de tout mais de concilier au mieux santé et plaisir. Et c'est tout à fait possible !

Anne-Sophie Glover-Bondeau- 25 février 2009

1 - Brochure "Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations", Inca, février 2009
2 - Rapport "Food, Nutrition, Physical Activity, and the Prevention of Cancer: a Global Perspective", novembre 2007


http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/dossiers/sante-assiette/articles/13268-nutrition-cancer-controverse.htm

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